La plume d'une liberté
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La plume d'une liberté

L'homme a été créé par le rêve de ses ancêtres
 
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akismye
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akismye


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Localisation : Je suis avec mon ange. Et mon ange est avec moi...
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MessageSujet: INTRO   INTRO EmptyMer 21 Jan - 16:27

Le soleil tapait fort et mon crâne chauffait, je pouvais presque sentir une odeur de cheveux brûlés. J'aurais dû mettre mon bandana ! Je risquai un coup d'oeil à gauche : Rien ! Des maisons délabrées s'égrenaient le long de la rue. Le corps d'un matou malchanceux s'étalait pitoyablement sur le goudron fondu et le cadavre d'un homme, tout frais de la veille, séchait au soleil. C'étaient eux qui embaumait l'air ambiant de relents de décomposition, mais j'avais l'habitude...
A droite, un barbecue de pneus et de tôle froissée, deux ou trois voitures se consumaient tranquillement en dégageant une épaisse fumée noire et toxique... Une vieille poubelle renversée dégueulait de canettes rouillés, d'emballages en plastique et d'autres trucs non-identifiables. Evidemment, de ce côté-là aussi, des bâtisses en ruine complétaient le tableau.
J'étais posté derrière une voiture criblée de balles. Je tentais de charger mon Desert Eagle le plus silencieusement possible... Le souffle court, je n'arrivais pas à respirer calmement. Il était tout près, je le sentais !
J'écoutais attentivement... Une brise légère s'engouffrait dans les rues désertes soulevant un bout de plastique qui glissa sur le sol rugueux.
Rien... Ça m'agaçait ! Si je restais là, j'allais me faire avoir !
Je pris une grande inspiration et me décidai.
D'un bond, je me dressai, mon arme pointée vers le côté gauche de la rue et ma tempe sentit le contact froid du métal.
Le ton amusé, il dit :
-Boum ! T'es mort !
Je pestais, furieux :
-Putain, Mad ! Mais comment t'as su où j'étais ?
-Tu fais encore trop de bruit quand tu recharges ton arme ! Et puis, les graviers, ça crisse sous les chaussures !
Il me donna une tape sur la tête et sourit avant de reprendre :
-Viens, on rentre ! Le soleil va se coucher dans une heure.
Je me glissais dans l'ouverture circulaire pour rejoindre les égouts. L'odeur nauséabonde ne nous gênait plus depuis longtemps... les corps pourrissants en plein cagnard, c'était pire !
Je sautais les dernières échelons, m'éclaboussant le bas de mon pantalon d'eau croupie et verdâtre. Je pataugeai dans la vase quelques instants avant de lever les yeux une dernière fois vers le soleil. Maddox referma la plaque d'égout, alors les rayons rougeoyants de l'aurore disparurent et les conduits furent plongés dans l'obscurité la plus impénétrable. Par réflexe, j'abaissai les infrarouges que j'avais gardés sur le crâne tandis que Maddox continuait à descendre, faisant résonner l'échelle métallique. Ses lunettes étaient encore autour de son cou, mais nous connaissions le chemin par coeur à force. On avait plus vraiment besoin des infrarouges, mais ça nous rassurait de voir où on posait les pieds. Il les mit seulement après avoir fait quelques pas, histoire de ne pas shooter dans un rat crevé, ou dans un piège... on ne sait jamais !
Nous avions l'habitude de parler à voix basse en parcourant les canaux putrides.. Normalement, nous devions nous taire afin qu'il y ait le moins d'écho possible. La répercussion de nos bruits de pas pouvaient suffire à nous localiser, mais quand les habitudes s'installent...
Après plusieurs dizaines de mètre de marche, une lumière aveuglante nous frappa douloureusement la rétine à travers nos lunettes que l'on retira aussitôt en râlant, ça arrivait tout le temps, mais on se faisait encore avoir. Il s'agissait en fait d'une faible lueur, mais les infrarouges transformaient le moindre afflux de photons en explosion lumineuse. Nous arrivâmes chez nous, où plus précisément : chez Mad et sa famille !
Leur « maison » était aménagée tant bien que mal, dans un cul-de-sac de la taille d'une salle à manger. Comme elle était surélevée, l'eau ne l'atteignait que les jours de grandes pluies et il ne pleuvait pas souvent par ici. Au centre il y avait de vieilles chaises dépareillées et une table blessée qui tenait debout grâce à une attelle fixée à l'un de ses pieds. A gauche, il y avait une armoire de fortune qui servait à la fois de garde manger et de fourre-tout. Deux plaques électrique y étaient accolées. Ben, le père, avait trafiqué les fils d'une maison de vampires pour en détourner le courant jusqu'ici. C'était une installation non-conforme aux règles élémentaires de sécurité et il fallait mieux faire gaffe de ne pas s'électrocuter en faisant chauffer de l'eau.
A droite, une étagère, chargée de serviettes et de quelques vêtements, était entreposée à côté d'une baignoire sans robinets. Evidemment, pas d'eau courante pour remplir la baignoire, il fallait se débrouiller.
Au fond de la pièce, dans le peu de place qu'il restait, étaient alignés cinq petits lits individuels. Ceux des parents étaient collés et les trois autres étaient juste assez séparés pour laisser passer une paire de jambe.
Je vivais avec eux depuis mes cinq ans. J'ai grandi avec Mad, sa grande soeur Soleil et ses parents : Ben et Nicole. Je me souvenais parfaitement du jour de notre rencontre... aussi bien que de la mort de ma mère... Les vampires m'avaient forcé à regarder...
Nicole m'avait trouvé, errant dans la rue, une petite tête blonde, perdue, couverte de sang.
Ils auraient pu me tuer, mais ils ne l'ont pas fait. Ce n'était pas par pitié, mais par jeu. Histoire de me laisser prendre un peu d'avance et doubler le plaisir de me retrouver en organisant une petite chasse au trésor entre potes, mais le soleil allait se lever... Et comme chacun sait, les vampires ne sont pas de grands amateurs de bronzette ! Sans doute furent-ils obligés d'abandonner l'idée de me chercher lorsqu'ils s'aperçurent que l'aube pointait son nez !
Comme on disait par ici, j'avais eu de la chance dans mon malheur...
Le Diable leur avait offert notre ville en cadeau. La densité de la population avait diminuée si rapidement, qu'au bout de quelques mois, la population de la ville se composait de trois quarts de cadavres. Ils durent se calmer, comprenant qu'ils courraient à la famine s'ils gaspillaient ainsi leurs réserves. Nous n'étions que du bétail et ils se lancèrent dans l'élevage.
Ils contrôlaient le nombre d'adultes valides, régulaient la population mâle et nous laissaient nous reproduire pour entretenir leur garde-manger...

Faire des enfants dans ce genre de situation pourrait sembler égoïste et cruel, mais pour Ben et Nicole, c'était important de construire une famille, d'avoir quelque-chose a quoi se raccrocher. C'était une raison de rester en vie... Un espoir...
Pour les mêmes raisons, ma mère m'avait appelé Hope.
Lorsque l'un de nos amis leur eu expliqué la signification de mon prénom en anglais, Ben et Nicole avaient supposé que ce nom m'avait été donné à cause de mes yeux, verts clairs. « La couleur de l'espoir » avaient-ils dit. Il aurait été difficile de me faire passer pour l'un des membres de cette famille. Ils étaient tous bruns ou châtains, aux yeux foncés, marron-noir.
Je me rappelais bien de ma mère, elle disait que j'étais son trésor, son seul amour... Je n'ai pas connu mon père, je présume qu'il était mort depuis longtemps, on en parlait jamais. Elle était devenue totalement paranoïaque et névrosée, mais c'était compréhensible... C'était pas rare que quelqu'un finisse par péter un câble à cause de l'angoisse permanente dans laquelle on était plongé.
Je me souvint qu'à cette époque, les démons avaient fêté la mort de Dieu qu'ils scandaient dans les rues, mais ma mère m'avait toujours dit que c'était faux. Elle avait prié, chaque soir, me rassurant et me promettant que les anges viendraient bientôt nous sauver...
Je n'ai jamais vu d'anges et... je n'attends plus qu'on nous sauve !
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